Le chroniqueur Chékib Derouiche de la chaîne TV « El Hiwar Ettounsi » ne se lasse manifestement pas de pondre des propos puants. Il le fait de façon tellement fréquente et répétitive, quasiment à chaque émission, pour ne pas dire à chaque chronique, qu'on a l'impression qu'il est payé pour ça... pour simplement semer la médiocrité sur le plateau de l'émission TV « Klem Ennes ».
Tout d'abord, il a insinué, avec insistance et un air accusateur, que le politicien invité (Khaled Chaoukète) avait des tendances chiites parce qu'il participait à des rites religieux de ce courant islamique. Ses propos ont poussé son confrère Lotfi Laamari à intervenir pour le remettre à l'ordre en lui rappelant que l'article 6 de la constitution tunisienne garantissait aux citoyens le droit à la liberté de croyance et de conscience, avant de lui demander quel était son problème au juste s'il s'avérait que l'invité était bel et bien de confession chiite, une question suite à laquelle M. Derouiche n'a évidemment pas assumé ses accusations implicites, préférant adopter une réponse lâche, voire hypocrite : « non je n'ai pas de problème. Je n'ai pas criminalisé ce qu'il faisait. Je voulais simplement le lui rappeler. »
Les dérapages de Chébik Derouiche ne se sont pas arrêtées là, puisque par la suite, il a prétendu que les juifs étaient ceux qui avaient initié l'obscénité dans les chansons tunisiennes : « les premières chansons de notre patrimoine musical dont les autres étaient juifs contenaient des gros mots et des paroles immorales. C'est connu ça.». Ainsi, sans la moindre retenue, il n'a même pas tenté de donner des explications pouvant atténuer ses propos anti-juifs ni des exemples concrets de ce genre de chansons... comme si le fait d'insulter ou d'accuser une communauté (religieuse ou autre) était quelque chose d'ordinaire... ou peut-être était-ce dû au fait que pour lui, les juifs sont forcément des personnes immorales et sans éthique, et que ce jugement de valeur est tellement évident qu'il n'et pas nécessaire de le justifier lorsqu'on le rappelle...
À noter qu'il ne s'agit pas de la première fois où M. Derouiche s'en prend à une communauté, puisque, dans la même émission, il avait déjà tenu par le passé des propos homophobes explicites, traitant les homosexuels de personnes anormales (شواذ) et appelant à cesser de parler des droits des minorités et à s'intéresser davantage à ceux de la majorité qui refuse ce genre pratiques, nous donnant ainsi un très bon exemple du respect de la différence et des libertés individuelles... à la Chékibienne.
Tout cela nous amène à nous poser des questions sur le but de sa présence médiatique régulière dans une chaîne ayant, depuis sa fondation, adopté une ligne éditoriale plutôt moderniste, préconisant le respect des droits humains et des libertés de façon générale, notamment à travers les chroniques de l'excellente journaliste et avocate Maya Ksouri, qui est, ironie du sort, sa prédécesseure dans la même émission.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire