Je ne vous apprendrai rien de nouveau en vous informant qu’à chaque instant, notre corps vieillit. Oui, mais la question que nous ne nous posons presque jamais est la suivante: pourquoi vieillissons-nous ?! Cette question pourrait paraître spirituelle et certains répondraient que « la vie est faite comme ça » ou que « c’est simplement la volonté de Dieu ».
Mais en réalité, le vieillissement a, comme tout autre phénomène biologique, une explication scientifique, évolutive et rationnelle.
Deux raisons principales sont derrière notre vieillissement: l’oxydation et la division de nos cellules.
L’oxydation des cellules:
Aussi étrange que cela puisse paraître, nos cellules s’oxydent -et par la même occasion on vieillit et on s’approche de la mort- à cause de l’oxygène, lorsque l’on respire, un phénomène pourtant essentiel à la vie.
En effet, le corps humain a environ 50 millions de milliards de cellules qui, chacune, produit des protéines, mais aussi de l’énergie, grâce à un de ses éléments: la mitochondrie. Celle-ci est un organite particulier ayant pour rôle de transformer l’oxygène apporté par le sang ainsi que les biomolécules (protéines, glucides, lipides, etc.) en énergie sous forme d’adénosine-tri-phosphate (ATP) qui est la molécule universelle de transfert d’énergie. Cependant, cette production entraîne l’accumulation de ce que nous appelons « les radicaux libres », qui sont connus pour être de véritables déchets nocifs pour la cellule en général et l’ADN en particulier, car ils possèdent un électron célibataire qui réagit avec les biomolécules en les oxydant, ce qui les rend à long terme non-fonctionnels. Donc, dans l’avenir, faites attention lorsque quelqu’un vous dira de prendre une « bonne bouffée d’oxygène » !
Bien que nous ayons un réservoir d’enzymes et de vitamines pour neutraliser ce stress oxydatif routinier, cette réserve finit elle aussi par s’épuiser avec le temps. Néanmoins, un régime alimentaire hypocalorique surveillé (sans carence) pourrait, en partie, y remédier selon des recherches récentes, car cela réduirait la production de radicaux libres et permettrait ainsi au métabolisme de s’user moins et à la durée de vie de s’allonger.

La division des cellules:
Au cours de notre vie, les cellules du soma (toutes les cellules sauf celles qui forment les gamètes: ovules et spermatozoïdes) se renouvellent constamment et régulièrement, et ce en se divisant à un rythme élevé en cellules-filles (deux le plus souvent). Jusque là, il n’y a aucun problème car comme pour la respiration, ce phénomène fondamental de renouvellement de cellules est lui aussi essentiel à la vie. Mais, à chacune de ces divisions cellulaires, les chromosomes sont dupliqués à l’identique sauf à leur extrémité, là où il y a « les télomères », qui, eux par contre, raccourcissent, faisant ainsi disparaître à chaque fois une partie du message contenu dans l’ADN. Cette dégradation de l’ADN cellulaire s’appelle la « sénescence réplicative ».
Après une centaine de divisions, on atteint la limite fixée par l’ADN et les chromosomes s’abrègent au point que la cellule cesse de se renouveler. Elle ne meurt pas, mais elle s’affaiblit au fil des années, et ce, malgré les mécanismes de réparation dont le corps humain dispose, et finit par devenir inutile. Ce « décès fonctionnel » des cellules est l’autre cause principale du vieillissement.
À noter que des dérèglements des divisions cellulaires peuvent être à l’origine de tumeurs et de cancers.
Outre ces deux raisons, l’organisme subit de très nombreuses agressions au cours de sa vie: les blessures, les rayons ionisants du soleil (ou de Tchernobyl), les toxines (contenues dans les produits ménagers, les cigarettes, l’alcool, les aliments, l’eau, l’air, …), etc. Ces agressions abîment petit à petit les fonctions vitales et même le patrimoine génétique, ce qui contribue également à notre vieillissement et, à posteriori, à notre mort.
Notons enfin que les organismes unicellulaires tels que les bactéries, microbes et virus ne vieillissent pas ! La raison est que d’une part, ils ne subissent pas le phénomène de division cellulaire, et d’autre part, ils ne disposent de système respiratoire et n’ont pas besoin d’oxygène pour « exister ».